#COVID-19 – Interview de Christophe Itier, Haut Commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale
Dans le contexte sanitaire actuel, les conséquences économiques pour les entreprises de l’ESS sont très importantes. Parmi les nombreuses aides mises en place au niveau national, quelles sont celles sur lesquelles vous aimeriez insister ?
L’engagement que nous avons pris est qu’aucune entreprise de l’ESS ne se trouve sans solution. Nous œuvrons donc à ce que les principales mesures d’accompagnement prises par le gouvernement soient ouvertes à l’ensemble des entreprises et associations de l’ESS et que les spécificités de ces dernières soient prises en compte. Ainsi, toutes les entreprises de l’ESS et associations pourront accéder au Fonds de solidarité et bénéficier via BpiFrance de la garantie de l’Etat des prêts bancaires qu’elles souscriront et ce, dans les mêmes conditions que les autres entreprises.
Vous lancez dès à présent des travaux pour construire un plan de relance pour les entreprises de l’ESS : quelles en seront les grandes priorités pour vous ?
Cette crise sanitaire mondiale est un drame mais elle peut permettre une prise de conscience salutaire pour l’avenir de l’humanité et de la planète. Plutôt que de plans de relance, je préfère parler de plans de transformation : français comme européen, ils devront donner leur pleine mesure à la justice sociale et à la lutte contre le dérèglement climatique. Or les entreprises sociales portent depuis longtemps un modèle alliant performance économique et impact social et environnemental. Nous devons donc faire en sorte que, demain, l’économie sociale et solidaire soit en mesure d’être le fer de lance d’un nouveau modèle de société.
Comment les grands projets, et notamment les Jeux de 2024, pourront aider selon vous les entreprises à reprendre leur activité et à de nouveau se projeter dans des perspectives de développement ?
Les grands projets, grâce notamment à la commande publique, sont une opportunité pour transformer en profondeur des territoires et des économies, et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 portent une ambition particulièrement forte en la matière. Les entreprises de l’ESS, parce qu’elles développent des initiatives innovantes et efficaces, devront en bénéficier au premier chef : à moyen terme, c’est un important levier pour leur permettre de changer d’échelle. De façon plus générale, le travail que fait ESS 2024 permettra à de nombreuses entreprises solidaires de bénéficier de la formidable vitrine que seront les Jeux de Paris 2024. La dynamique ainsi créée, j’en suis sûr, bénéficiera à l’ensemble des acteurs de l’économie sociale et solidaire.