#3 questions à Lynda Lahalle, Conseillère régionale de Normandie déléguée à l’Economie Sociale et solidaire et vice-présidente de la commission développement économique.
Comment les entreprises ESS normandes résistent-elles face à la crise ?
En Normandie, comme partout en France, dans la plupart des secteurs d’activité, l’ESS a connu un arrêt brutal de ses activités ; l’impact du confinement a été important pour toutes les structures de l’ESS : coopératives, entreprises sociales à statut commercial et les associations dont l’impact est directement corrélé à leur cœur d’activité. D’un côté, 75 % des associations n’ont pu conserver qu’une activité résiduelle voire aucune activité. Les plus touchées sont les petites associations culturelles, sportives ou encore de l’éducation populaire, de l’animation et du tourisme social. De l’autre côté, les secteurs du médico-social et de l’aide à domicile, de l’agroalimentaire, l’agriculture et l’alimentation durable, de la solidarité (hébergement d’urgence, aide alimentaire)… constitués en majorité d’importantes structures employeuses ont eu à faire face à un surcroît d’activité pour absorber l’impact sanitaire et social de la crise. La Région et ses partenaires sont mobilisés pour soutenir l’ensemble des acteurs de l’ESS.
Quel rôle peut jouer l’ESS dans la relance économique notamment dans le cadre de la relocalisation et le développement d’activités en Normandie ?
L’ESS représente plus de 11% de l’emploi en Normandie. Ces dernières années, de nombreuses initiatives portant ces valeurs ont vu le jour dans la région, à l’image de la SCIC La Manufacture des Capucins, un tiers lieu d’intérêt général de 7.000m², au service de la transition écologique. La Région qui porte l’ESS au même titre que l’ensemble de l’économie et des entreprises régionales participe depuis longtemps à l’animation de la dynamique ESS en soutenant directement des porteurs de projets mais aussi les réseaux et acteurs de l’accompagnement et du financement ESS ayant démontré leur efficacité pour le territoire tels que, l’ADRESS, l’ARDES, la CRESS Normandie, France Active Normandie, l’URSCOP, les « espaces test » des CAE généralistes, le Dispositif Local d’Accompagnement… Nous entendons ainsi jouer un rôle majeur de catalyseur, facilitateur et coordinateur de cette économie. La Région à travers son plan de relance intensifiera sa mobilisation en faveur de l’ESS dont nous souhaitons qu’elle soit moteur de l’économie de demain.
En quoi les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024 peuvent avoir un impact positif sur l’économie normande ?
Bien que la Normandie n’accueille pas directement d’épreuves dans le cadre des Jeux, nous sommes fiers de voir que les collectivités normandes s’investissent largement dans la dynamique des Jeux. C’est une véritable reconnaissance pour la Région, les EPCI et les communes que 47 équipements sportifs, parmi lesquels le Centre Sportif de Normandie (CSN), aient été retenus pour être Centres de Préparation aux Jeux et ainsi pouvoir accueillir des athlètes du monde entier. C’est une très belle occasion pour les entreprises normandes de valoriser leur savoir-faire et plus largement de faire rayonner la Normandie au niveau international. Rappelons également que la Normandie accueillera en 2022 les Gymnasiades scolaires, de véritables « Jeux avant les Jeux », autant d’opportunités économiques sur lesquelles mobiliser nos entreprises.