#3 questions à Michaël Coulon, Délégué régional à la fédération des entreprises d’insertion Bourgogne-Franche-Comté
1/ Comment les structures de l’insertion résistent-elles face à la crise, en particulier en région Bourgogne – Franche-Comté ?
Après une période de mise en sécurité sanitaire puis économique et financière, les entreprises d’insertion et de travail temporaire d’insertion ont su faire preuve de réactivité, d’adaptation et d’agilité pour réduire le plus possible l’impact de la crise du printemps.
Les protocoles sanitaires ont rapidement été mis en place, permettant ainsi aux entreprises de pouvoir redémarrer rapidement une partie de leur activité. La fin du printemps laissait présager une reprise intéressante qui s’est confirmée au début de l’été.
Les mesures barrières étant toujours en vigueur, elles ont été renforcées pour ce second confinement permettant aux entreprises de maintenir leur activité. L’année 2020 ne sera pas bonne mais par leur professionnalisme, les entreprises d’insertion ont su amortir les effets de cette crise.
Il reste à gérer sur le long terme l’impact psychologique sur les personnes, notamment pour les plus fragiles.
2/ Quelles sont les pistes de relance voire de développement économique pour les structures de l’Insertion par l’Activité Économique ?
Nombre de structures ont su développer des activités notamment avec la confection d’EPI sanitaires comme les masques. Face à l’urgence, nos entreprises ont su mettre en place des process et des lignes de production pour répondre à la demande sanitaire. D’autres ont investis dans le secteur de la propreté pour désinfecter les véhicules et/ou les bureaux. En parallèle des entreprises qui ont développées de nouvelles activités, les autres entreprises se sont attachées à reprendre leurs activités initiales en développant encore plus les relations avec leurs clients, démontrant ainsi leur savoir-faire et leur professionnalisme dans une période de crise.
3/ A l’image des engagements pris par les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour les travailleurs en insertion, considérez-vous la commande publique comme un levier majeur de développement pour ce secteur ?
Il est clair que la commande publique peut être un levier fort pour les entreprises d’insertion et de travail temporaire d’insertion. En dehors de l’aspect économique qu’apporte la commande publique, celle-ci peut permettre aux entreprises inclusives de montrer leur capacité de production et leur professionnalisme. Mais plus encore, dans une période où la solidarité ne doit pas être un simple mot, la commande publique peut être un levier de coopération entre les entreprises classiques et les entreprises d’insertion pour répondre ensemble à des marchés.
Ces coopérations permettent ainsi à des personnes en situation de fragilité de retrouver une activité salariale au sein d’une entreprise d’insertion, d’acquérir de nouvelles compétences et des savoir être et savoir-faire. Ces acquis pourront ensuite être valorisés et servir les entreprises classiques qui peinent souvent à trouver le bon candidat.
La commande publique peut être un vrai levier pour la gestion des emplois et des compétences territoriales en favorisant les coopérations entre les entreprises d’insertion et les entreprises classiques.