#3 questions à Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie
1/ En cette période de crise, comment la Région soutient-elle les acteurs de l’ESS ?
La Région Occitanie a mis en place, début avril 2020, un plan régional d’urgence pour préserver l’emploi et répondre aux besoins des acteurs du territoire. Parmi eux, les 23 000 entreprises régionales de l’ESS, qui emploient plus de 213 000 salariés. Le Fonds de solidarité national a été abondé, des fonds de secours et des prêts et garanties pour rebondir ont également été ouverts aux entreprises, dont celles de l’ESS. Au total, plus de 200 millions d’euros ont été mobilisés par la Région en 6 mois et 27 000 entreprises accompagnées. Cet automne, plusieurs de ces dispositifs exceptionnels ont été maintenus ou complétés afin d’accompagner la relance des activités économiques, et notamment d’assurer la pérennité des acteurs de l’ESS. Un plan de transformation et de développement, baptisé « Green New Deal », a par ailleurs été adopté avec pour ambition de placer l’économie et le territoire sur une trajectoire durable. Et puis dès 2018, la Région a adopté un plan stratégique ESS, actuellement en cours de réajustement pour s’adapter aux enjeux de la relance, lequel définit 7 grandes priorités et une cinquantaine d’actions menées en partenariat avec les acteurs de l’ESS.
2/ Les plans de relance nationaux et régionaux et la nouvelle génération de Contrats de Plans Etat-Régions sont également très attendus par les entreprises. Quelles opportunités d’affaire y voyez-vous pour les entreprises de l’ESS ?
Le plan « France Relance » présenté début septembre vient en effet soutenir l’investissement des collectivités à hauteur de 5 milliards d’euros et dédie plus d’1,3 milliard d’euros à l’ESS. La Région Occitanie inscrit l’ESS au cœur des projets de territoire à tous les échelons. C’est ce à quoi elle s’attache en proposant son Green New Deal, qui a notamment pour objectif de favoriser et valoriser le tissu économique local en matière d’achats, ce qui constitue une opportunité indéniable pour les entreprises de l’ESS. Pour citer quelques exemples, je pense à la récente plateforme « Dans ma zone » qui fait la promotion des produits non alimentaires et qui permet en quelques clics de consulter les artisans, commerçants, fabricants qui sont à proximité de nous. Il y a aussi le plan de soutien à l’emploi et au BTP régional qui permet de relancer l’activité du bâtiment et des TP et d’alimenter les carnets de commande des entreprises régionales ou encore la plateforme « Occit’Alim », lancée en septembre 2020. C’est une nouvelle centrale régionale d’achats alimentaires dédiée aux professionnels de la restauration publique qui leur permet d’accéder à des produits et fournisseurs locaux. Pour le moment, 10 lycées expérimentent l’outil, pour un déploiement régional en 2021.
3/ Dans ce contexte, quel impact l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en France en 2024 peut-elle avoir sur l’économie de l’Occitanie ?
Un impact majeur. Plusieurs centaines de marchés publics et privés seront publiés d’ici 2024. La SOLIDEO (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques) s’est engagée à réserver 25% du montant des marchés de construction, rénovation et équipement pour les TPE et PME locales et les entreprises de l’ESS, ainsi qu’à flécher 10% des heures travaillées sur ces opérations pour des personnes en insertion professionnelle. D’ailleurs, certaines entreprises régionales ont d’ores et déjà manifesté un intérêt pour se positionner, par exemple La Table de Cana, un traiteur solidaire qui travaille sur la formation et réinsertion des femmes ou encore Hygie Sphère, une société de nettoyage de bureaux qui embauche des salariés en insertion. Et puis dès 2018, nous avons lancé « Occitanie Ambition 2024 » pour positionner l’Occitanie comme pilote des destinations d’entraînement olympique et des grandes compétitions. Cette démarche débouchera forcément sur des opportunités économiques pour nos entreprises régionales.