#3 questions à Tony Estanguet, Président de Paris 2024

©Paris 2024

1/ En quoi les grands projets tels que les Jeux de Paris 2024 peuvent être un levier de la relance économique pour les entreprises de l’ESS ? 

L’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques va contribuer à la relance de l’économie, car pas moins de 5 milliards d’euros de marchés vont être passés ces quatre prochaines années par les organisateurs – le Comité d’organisation de Paris 2024 et la société chargée de la livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO). Dans la perspective de l’évènement, de nombreuses opportunités d’activité vont voir le jour : des entreprises s’installeront en Seine-Saint-Denis ; d’autres lanceront leurs propres marchés. Tous les secteurs d’activité sont concernés : construction, espaces verts, restauration, accueil, logistique…

Nous souhaitons intégrer pleinement l’économie sociale et solidaire à cette dynamique.

L’ESS subit de plein fouet la crise économique et sociale. Certains secteurs d’activité sont complètement à l’arrêt, notamment le sport, la culture ou le tourisme social. Beaucoup ont du avoir recours au chômage partiel, alors même que l’emploi et l’insertion de publics fragiles sont au cœur de leur démarche.

On est donc dans une situation où on a plus que jamais besoin des missions de l’ESS, mais où elles sont plus que jamais fragilisées.

Dans ce contexte, je veux redire que Paris 2024 s’engagera résolument pour soutenir le secteur de l’ESS parce que nous sommes convaincus que nous n’organiserons pas des Jeux innovants, utiles et durables sans l’implication de ses acteurs, qui incarnent ces valeurs et développent des innovations sociales et environnementales.

2/ Comment Paris 2024 permet aux TPE, PME et entreprises de l’ESS partout en France d’accéder aux marchés des Jeux ?  

Pour concrétiser nos engagements, nous cherchons à lever les freins qui empêchent de petites entreprises, comme les TPE/PME ou les structures de l’ESS, d’accéder à nos marchés. Car elles ne sont pas toujours outillées pour faire de la veille, répondre à des marchés. Parfois même il y a une forme d’autocensure : elles n’imaginent pas pouvoir contribuer à un évènement d’ampleur planétaire comme les Jeux…

Nous mettons donc à leur disposition, gratuitement, des outils d’information, de sourcing et d’accompagnement, toutes accessibles via les plateformes ESS 2024 et Entreprendre 2024. Toutes nos offres sont soumises aux règles de la commande publique, répondent à un processus ouvert et transparent, et peuvent être remportées par chaque structure compétente.

Qu’importe la taille des structures : pour Paris 2024, ce qui compte avant tout ce sont l’excellence, l’innovation et les engagements sociaux et environnementaux.

3/ En quoi ce nouveau modèle de Jeux, plus inclusif, plus responsable, plus solidaire, peut servir d’exemple pour d’autres projets d’envergure internationale ou nationale, mais aussi pour la commande publique en générale ?  

La force de ces Jeux, ce sera de démontrer qu’il est possible d’organiser un évènement aussi ambitieux en matière d’inclusion et de durabilité, qu’en matière de spectacle. Garder notre ambition en termes de célébration, tout livrant un évènement exemplaire et durable, c’est un défi réalisable et très stimulant. Nous voulons montrer l’exemple, faire naître des idées, de nouvelles manières de faire les Jeux et imposer l’adoption de ces critères d’excellence comme de futures normes de l’évènementiel sportif.