#3 questions à Pierre Rabadan, Adjoint à la Maire de Paris, en charge du sport et des Jeux Olympiques et Paralympiques
© Ville de Paris
1) Le 10 mars 2020 marquait le coup d’envoi du chantier de l’Arena Porte de la Chapelle. Près d’un an plus tard, pouvez-vous nous faire un point d’étape de l’avancée des travaux ?
Le chantier ne connaît aucun retard malgré la crise sanitaire. Depuis septembre 2020, les travaux de préparation du terrain se poursuivent dans la continuité de la démolition du parking lancé effectivement il y a un an. Les installations de chantier, telles que la base vie sur deux étages ou les protections d’arbres, ont été mises en place, les travaux de dépollution et de consolidation des sols sont en cours et vont se poursuivre jusqu’à l’été 2021 où la construction de l’équipement pourra débuter. Nous sommes donc toujours dans le bon calendrier pour livrer à l’été 2023 l’Arena, les deux gymnases de proximité et le programme de commerces et de loisirs. On a pu diffuser les images définitives du projet cette semaine. C’est très réussi et on a hâte de le voir sortir de terre. Il est important de maintenir ce cap, pour accueillir sereinement les Jeux, mais aussi et surtout car l’Arena est la première grande livraison de toute la transformation de la Porte de la Chapelle. L’héritage pour le quartier est essentiel. Ce sera un lieu de destination à l’échelle métropolitaine, un renouveau urbain avec une place forte accordée au végétal et aux mobilités douces. Avec l’ambition de retisser un lien physique avec la Seine-Saint-Denis voisine. C’est le sens du projet olympique et paralympique.
2) Comment la Ville de Paris entend placer l’économie circulaire au cœur de ce chantier ?
Globalement, le projet a été pensé avec des objectifs environnementaux extrêmement forts : 100% des besoins énergétiques issus du renouvelable et de la récupération, 1850 m² de panneaux photovoltaïques, 7000 m² de végétalisation, proportion inédite pour un bâtiment de cette nature de matériaux biosourcés ou géosourcés, avec un recours massif au bois, utilisé dans la structure même.
Au cœur de cette ambition, l’économie circulaire tient une place centrale et ce, dès la phase préparatoire. En 2019, près de 4 tonnes de mobiliers, fournitures et matières diverses délaissés de l’ancien bâtiment parking ont été distribués à 12 structures locales, évitant ainsi de générer des déchets. 95% des matériaux du parking démoli – soit près de 19 000 tonnes – ont été revalorisés. La plateforme de recyclage des bétons concassés était par ailleurs située à moins de 6 km de la Porte de la Chapelle. 100% des terrains de football, mobilisés pour le chantier et qui seront reconstitués, ont été revalorisés permettant d’éviter plus de 310 tonnes de déchets. Cette année, nous allons lancer une collecte de plastique en prévision de la confection des sièges de l’Aréna par une entreprise de l’ESS du quartier. C’est, vous le savez, un engagement important, un quart du montant des travaux de l’Arena a été réservé aux TPE/PME et aux entreprises de l’ESS. Et pour que ces travaux soient une opportunité de retour à l’emploi pour les personnes qui en sont éloignées, 110 000 heures d’insertion sont prévues avec des recrutements dans le bassin local. Voilà pourquoi nous parlons d’un équipement exemplaire et innovant.
3) La 3e édition de l’appel à projets « Talents 2024 » a rencontré un vif succès avec plus de 230 dossiers déposés fin 2020 et 24 lauréats. A cette occasion, pouvez-vous nous dire quelles sont les priorités pour 2021 concernant le programme de transformations olympiques de la Ville de Paris, dont le programme Talents 2024 fait partie ?
Nous sommes effectivement fiers du succès de Talents 2024 mais surtout de la créativité et de l’enthousiasme des projets présentés et particulièrement des quatre jeunes lauréats que nous pourrons aider financièrement et accompagner avec Paris 2024. Pour les jeunes, les Jeux à Paris font rêver et nous voulons avec Talents 2024 aider à concrétiser les projets des 16-25 ans qui ont un impact social. Les quatre projets sélectionnés correspondent parfaitement à plusieurs enjeux de Transformations olympiques : accélérer la transition écologique, favoriser l’émancipation culturelle, l’inclusion des personnes en situation de handicap et les projets de solidarité grâce au sport.
Après avoir créé et lancé dès 2020 les premiers chantiers de Transformations olympiques, notre programme héritage, nous allons cette année dupliquer les projets réussis pour avoir un réel avant/après 2024 sur 5 grandes thématiques : l’impact social du sport (en particulier le soutien aux clubs, l’éducation par le sport, le sport santé et le sport féminin), l’inclusion des personnes en situation de handicap, l’olympiade culturelle, l’emploi et la suppression du plastique à usage unique à horizon 2024. Nous allons continuer à avancer sur notre objectif de baignabilité de la seine, sur la rénovation de plusieurs TEP (Terrain d’Education Physique)… Le lancement de l’olympiade parisienne, finalement décalé d’un an après les Jeux de Tokyo, sera un passage important mais nous resterons dans la continuité de ce que nous avons lancé cette année. Il s’agira aussi d’accompagner au mieux la reprise de la pratique, j’espère dans les meilleurs délais, à la sortie de la crise sanitaire. Pour ça il faut la préparer, ce que nous faisons par anticipation, pour pouvoir reprendre une activité physique essentielle à la santé de tous. Le besoin est grand !