#ESS 2024 – Retour sur le 5ème Comité stratégique d’ESS 2024
Le 6 avril, les membres du Comité Stratégique d’ESS 2024 se sont réunis afin de faire le bilan sur les dernières actions notamment dans le contexte de crise dû à la pandémie de la Covid-19. Ce comité avait pour thématique centrale celle du handicap et était retranscrite intégralement et en temps réel pour les personnes malentendantes par la SCOP normande Le Messageur.
Les échanges ont débuté par un tour de table au cours duquel les intervenants sont revenus sur l’avancée des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 en termes d’organisation, rappelant les valeurs qu’ils prônent et l’importance de l’implication des acteurs de l’ESS.
Muhammad Yunnus, prix Nobel de la paix et porte-parole d’ESS 2024 a ainsi rappelé l’importance des Jeux aujourd’hui et la source d’espoir qu’ils représentent durant cette période difficile. « C’est un challenge, et nous devons relever ce challenge. C’est pourquoi nous échangeons aujourd’hui, pour faire les Jeux les plus appropriés, au travers de la pandémie. Et ce parce qu’ils ont une contribution à apporter dans la vie des gens. »
Tony Estanguet, Président de Paris 2024 a insisté sur l’importance de faire des entreprises de l’ESS, des acteurs des Jeux, et ce via la plateforme ESS 2024. « Ces Jeux seront innovants et inclusifs à la condition de réunir le monde de l’ESS avec les Jeux. » « Notre partenariat avec Les Canaux nous a permis de rendre accessible les marchés des Jeux à l’ESS. » Alors que les Jeux sont en train de basculer dans le 2ème cycle de leur préparation, celui de la phase opérationnelle, il est nécessaire de continuer ces efforts « Il faut continuer à installer Paris 2024 comme un horizon positif. », a-t-il ajouté, alors que 90% des marchés de Paris 2024 restent encore à sortir.
Olivia Grégoire, Secrétaire d’Etat chargée de l’Economie Sociale, Solidaire et Responsable, est revenue sur l’exemple que constitue la plateforme ESS 2024 dans le monde de l’ESS et à l’heure du nouveau plan de relance de 1,3 millions d’euros qui vient d’être annoncé présentant comme un de ses objectifs de créer 40 000 emplois dans l’ESS. « Je peux compter sur vous pour que l’héritage de ces Jeux soit non seulement sportif mais aussi solidaire, responsable et inclusifs. Au sein de l’équipe ESS 2024, avec les Jeux Olympiques et Paralympiques qui se profilent, vous êtes une source de lumière et de réjouissance. Des actions comme les vôtres démontrent, inspirent et influencent les actions du gouvernement. »
Benoit Piguet, Directeur des relations institutionnelles de la SOLIDEO a rappelé la stratégie « d’excellence environnementale » et de « ville bienveillante » dans les actions qu’ils mènent, en citant l’exemple de Tricycle. Issue de l’ESS, l’entreprise a fourni les aménagements d’une base vie de la SOLIDEO dans une logique d’upcycling.
Enfin, Yann Arthus Bertrand, Président des Canaux, a fait part de l’importance de l’économie solidaire et de la question de l’environnement dans la préparation des Jeux comme deux axes essentiels à l’acceptation et l’intégration de ces derniers dans la société et le contexte actuel. « Je suis très fier d’être président des Canaux car au-delà des 148 structures lauréates, il y a 3 000 entreprises informées par la plateforme au quotidien. »
TABLE RONDE « Handicap et Jeux de Paris 2024, quels enjeux ? »
Marie Barsacq, Directrice Impact & Héritage de Paris 2024 a entamé cette table ronde en présentant la stratégie de Paris 2024 en matière de Handicap. Celle-ci repose sur 3 axes principaux : une politique des ressources humaines qui se doit d’être exemplaire, un code responsable des achats qui comprend le handicap et l’inclusion comme un de ses 5 piliers, et la construction de cahiers d’impact qui permettent de fédérer les acteurs du handicap. « On n’est pas dans l’imagination, on est dans l’action ! ». La directrice de l’Excellence Environnementale de Paris 2024, Georgina Grenon, est venue compléter ses propos au travers de l’exemple du nouveau siège de Paris 2024 illustrant parfaitement cette stratégie responsable et durable des achats qui a pour but d’être répliquée dans l’ensemble des futurs sites olympiques. Au-delà d’être 100 % accessible aux personnes en situation de handicap, ce site est aussi un exemple sur le coté social ainsi qu’en termes d’économie circulaire ou encore de protection de l’environnement et de neutralité carbone. « Ce sont les premiers Jeux à contribution positive pour le climat. »
Christophe Divi, Directeur d’ESS 2024, a partagé un point d’étape des travaux et résultats de la plateforme avec un focus sur la question du handicap. Il a ainsi rappelé l’existence de la plateforme pleinement opérationnelle depuis 2 ans et le fait que 12% des lauréats du secteur de l’ESS font partie du domaine du handicap. « Ces résultats sont encourageants et positifs. » Mettre en place des outils et pratiques opérationnels permettant de renforcer cette politique de responsabilisation des achats est donc essentiel. La méthode du sourcing inversé qui vise à anticiper les marchés lancés par Paris 2024 et les cahiers d’impact en sont des exemples, qu’il faut continuer à renforcer. Deux entreprises lauréates étaient présentes pour témoigner des actions d’ESS 2024 : CVSI et ESAT Berthier, ayant respectivement remporté des marchés dans les domaines de la signalétique et communication évènementielle, et la mise à disposition de travailleurs dans la restauration.
Sarah Ourahmoune et Ryadh Sallem, en tant que marraine et parrain d’ESS 2024 et sportifs de haut niveau, ont à leur tour exprimé leur ressenti. « Je commence déjà à voir l’impact sur le terrain. On voit l’engouement des jeunes et des habitants en Seine-Saint-Denis à l’arrivée de ces Jeux. » (S. Ourahmoune). « Les Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est l’excellence. Alors le fait d’être dans l’excellence à travers le secteur du handicap, c’est excellent. » (R. Sallem).
Représentants de la Ville de Paris et de Plaine Commune, Florentin Letissier, Pierre Rabadan et Azzedine Taïbi ont fait part des actions menées en termes de commande publique responsable pour mettre en avant les acteurs de l’ESS ainsi que l’accessibilité des espaces publics sur leur territoire. « La situation actuelle n’entache en rien notre volonté de mise en accessibilité de la ville de Paris et ce par les sites olympiques » (P. Rabadan). Sylvie Mariaux, Elue ESS pour la région Ile-de-France est venue enrichir leurs discours en expliquant à quel point développer les achats solidaires dans la région permet de montrer l’exemple. « Ces structures de l’ESS s’attaquent à certaines problématiques parfois bien mieux que ne le feraient les collectivités locales. ». En soulevant les marges de progression encore existantes, Pierre Rabadan a évoqué entre autres le fait que certains marchés sont encore difficilement accessibles pour les acteurs de l’ESS (trop gros ou au-delà de leur domaine de compétences). Cela doit inviter à poursuivre les démarches d’allotissement, d’accompagnement ou encore de sourcing inversé. Il a ainsi mis en avant la nécessité pour ESS 2024 de poursuivre ses actions. « Je sens qu’il y a une dynamique collective extrêmement forte, une ambition partagée. Les acteurs de l’ESS ont un grand rôle à jouer. »
Pour finir, Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, a rappelé la volonté gouvernementale de renforcer le secteur de l’inclusion et que cela fait partie intégrante du plan de relance. « Il faut un écosystème qui fasse que les partenariats entre les acteurs publics et privés donnent plus d’opportunités aux personnes éloignées de l’emploi comme aux personnes en situation de handicap. » Cela passera par le fait de continuer à outiller comme le font les plateformes existantes afin de permettre la rencontre entre l’offre et la demande, avec pour ambition, tels de grands sportifs, d’atteindre et même de dépasser les objectifs ambitieux qui ont été fixés.
La séance s’est ainsi achevée par un mot de Tony Estanguet remerciant chacun pour son implication dans cette aventure qui avance de plus en plus vite et rappelant à quel point la question du handicap est centrale. « On a conscience que l’aventure qu’on est en train de vivre est unique et fantastique. On veut susciter des vocations, multiplier les opportunités pour les personnes en situation de handicap. »
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