#3 questions à Tony Estanguet, Président du Comité d’organisation de Paris 2024
Le 30 septembre se tenait au Pulse, le siège de Paris 2024, un événement autour des opportunités économiques des Jeux pour toutes et tous. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, revient sur les perspectives en terme d’emploi et les opportunités pour les entreprises de l’ESS.
1) En avril 2019, Paris 2024 avait présenté, en lien avec l’ensemble de ses parties prenantes institutionnelles et économiques, une étude sur les 150 000 emplois mobilisés pour les Jeux, ainsi que les dispositifs d’accompagnement, de formation et de recrutement permettant d’anticiper les besoins en compétences. Où en est-on aujourd’hui et quelles sont les perspectives à venir ?
Deux ans après un premier forum sur les opportunités économiques et d’emplois liés au Jeux, il était important de faire le point, d’autant plus au sortir d’une crise sanitaire qui a fortement et globalement impacté l’économie et l’emploi. Lors de ce second forum organisé le 30 septembre dernier au siège de Paris 2024, nous avons présenté une cartographie des emplois actualisée. Celle-ci confirme les 150 000 emplois mobilisés pour les Jeux annoncés en 2019. Cette analyse va servir de base pour faire des Jeux un tremplin de formation et d’insertion vers l’emploi durable. Elle permettra notamment de valoriser les métiers en tension au niveau du recrutement (construction, tourisme, événementiel) et de mettre en place des parcours de formation pérennes. Plusieurs initiatives ont déjà été lancées à destination des personnes éloignées de l’emploi comme le job dating « Du stade vers l’emploi en 2024 » et l’agence virtuelle Emplois 2024 de Pôle Emploi. Les chantiers de la SOLIDEO ont déjà généré des recrutements, avec un pic attendu courant 2022. Pour Paris 2024, il y aura un pic de 8 000 emplois en février 2022, liés à tous les objets en construction pour livrer les Jeux, et puis les emplois liés à l’événementiel vont monter en régime à partir de 2023 et ceux du tourisme et de la restauration plutôt en 2024.
2) A moins de 3 ans des Jeux, de nombreux marchés restent à paraître. Quelles sont les prochaines opportunités à venir concernant Paris 2024 sur lesquelles les entreprises peuvent se positionner ?
A ce stade, 70% des 2,5 milliards d’euros de marchés restent à passer, la dynamique est en train de s’accélérer et de nombreux marchés vont s’ouvrir d’ici la fin de l’année 2021, notamment dans les secteurs de l’énergie temporaire, la gestion des déchets, la sécurité privée, la fourniture d’équipements sportifs, les aménagements temporaires, l’équipement des villages olympique et paralympique, la fourniture de services médicaux, les services de nettoyage ou encore de restauration.
Toutes les entreprises vont pouvoir profiter de ces opportunités. Depuis deux ans, un important travail de sourcing a été réalisé via les plateformes Entreprise 2024 et ESS 2024, qui aident les TPE, PME et les structures de l’ESS à accéder aux marchés des Jeux. Plus de 3500 structures de l’ESS ont ainsi été référencées.
3) Les entreprises de l’ESS sont particulièrement mobilisées sur le projet des Jeux. Sur quels grands domaines d’activité sont-elles particulièrement attendues ?
Les structures de l’ESS fournissent un travail remarquable en lien avec notre ambition d’organiser des Jeux durables, responsables, et innovants, donc nous avons souhaité les associer à ce projet depuis le début. Plus de 150 d’entre elles ont déjà remporté des marchés relatifs à l’organisation des Jeux et ce n’est que le début. Nous encourageons la constitution de groupements associant grandes entreprises et acteurs de l’ESS pour mieux répondre aux critères de responsabilité sociale et de durabilité intégrés aux marchés des Jeux. Les ESS vont pouvoir se démarquer et apporter leur expertise dans de nombreux domaines d’activités. Nous les attendons particulièrement dans les domaines du nettoyage, de la gestion des déchets, de l’accessibilité, de l’écoconception et du réemploi, de l’impression, de la logistique et la manutention ou encore la communication avec les goodies ou la signalétique.