#3 questions à Bernard Amsalem, administrateur du CNOSF et ancien président de la Fédération Française d’Athlétisme
Ancien président de la Fédération Française d’Athlétisme, chef de mission olympique pour la délégation française à Londres en 2012, administrateur du CNOSF depuis 2005 et impliqué dans plusieurs commissions du Conseil Économique, Social et Environnemental, Bernard Amsalem répond à 3 questions pour ESS 2024 :
1) En tant qu’administrateur du CNOSF, ancien président de la Fédération Française d’Athlétisme et chef de mission pour la délégation française aux Jeux de Londres en 2012, quel regard portez-vous sur l’organisation des Jeux de 2024 en France ?
Pour moi l’organisation des Jeux en 2024 constitue une opportunité, mais aussi une nécessité, pour mieux structurer l’offre sportive, dans tous les domaines de la vie sociétale de notre pays. Renforcer les filières, améliorer le bilan social et environnemental des grands événements sportifs internationaux. Cet évènement majeur du sport mondial doit aussi nous permettre de développer « la culture du sport » dans notre pays, par l’éducation des plus jeunes, par la prévention et l’inclusion, par une meilleure santé de la société, par les valeurs républicaines portées par les pratiques sportives sous toutes ses formes ! Voilà les éléments d’enrichissement de l’héritage !
2) Les ambitions des organisateurs des Jeux sont fortes dans un certain nombre de domaines, notamment en matière économique. Comment cela se traduit-il concrètement ? Selon vous, quelle est la clef de la réussite dans cette entreprise ?
En matière économique : il s’agit là aussi, de réussir l’héritage des JO, notamment en améliorant l’attractivité de la Seine-Saint-Denis, à l’exemple du quartier de Stratford dans l’est de Londres, qui accueillait les principaux sites des Jeux de Londres ! Et puis, comme le soulignait Muhammad YUNUS, ambassadeur de la candidature de Paris aux Jeux ; « les préoccupations de l’économie sociale et solidaire devront façonner l’organisation des Jeux ». Je partage totalement cette vision ! Cela veut dire que de nombreux emplois doivent profiter à la jeunesse de ce territoire, afin de faire chuter le taux élevé du chômage et du niveau de vie de ce territoire ! Par conséquent, la clef de réussite de cette entreprise réside dans sa capacité à orienter ses investissements le plus possible à l’économie de ce territoire-hôte ! Par ailleurs, une mise en cohérence plus déterminée du mouvement sportif et de l’ESS, pourrait faciliter la transformation concrète de ces objectifs, en valorisant notamment le savoir-faire irremplaçable en matière de gestion du bénévolat et de mobilisation de la population du mouvement sportif .
3) Vous êtes membre du conseil exécutif des Jeux méditerranéens – dont la prochaine édition se déroulera à Oran en Algérie – et avez participé à de nombreuses reprises à des manifestations sportives internationales. A votre avis, comment celles-ci doivent-elles et peuvent-elles s’aligner sur les grands enjeux socio-économiques et environnementaux de notre époque ?
Le Comité Paris 2024, la SOLIDEO, les principales organisations syndicales et patronales du pays, ont signé une Charte sociale pour ces JOP. Cette Charte est un engagement de tous les acteurs pour faire de ces Jeux, un événement économiquement et socialement responsable. Avec ces 16 engagements, c’est l’exemplarité sociale qui est mise au cœur du dispositif, un engagement sans précédent pour un grand rendez-vous sportif d’une portée mondiale ! Il faut y ajouter, que sur les enjeux environnementaux ; l’offre de d’équipements, de matériels, d’évènements et de services ; doit davantage prendre en compte les exigences environnementales ! Cela veut dire qu’il faudra bien définir les critères d’éco-conditionnalité des équipements, du bilan carbone de l’événement, de la gestion des déchets , etc…