#ESS 2024 – Les Jeux : un exemple inspirant en matière d’achats et de commande publique responsables pour l’Outre-Mer

17/11/2020

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La démarche d’ESS 2024 en Outre-Mer et avec les réseaux ESS des territoires ultramarins s’inscrit dans une réflexion d’ensemble autour des achats socialement responsables et de l’accessibilité de la commande publique aux entreprises de l’économie sociale et solidaire. Dans cet exercice, les Jeux de Paris 2024, au-delà de représenter des opportunités économiques qui pourraient paraître lointaines, sont finalement démonstratrices de ce que peut représenter dans tous les territoires un événement tel que les Jeux mais aussi comment son héritage peut aussi passer par un changement de pratique en matière d’achats, notamment ceux des collectivités.

A l’occasion d’un webinaire organisé le 17 novembre 2020 sur le sujet, voici les quelques points clefs à retenir :

  • Des ambitions en matière d’Héritage économique affichées dès la candidature de Paris pour accueillir les Jeux ;
  • La mise en place d’outils permettant de concrétiser ces ambitions en engagement ;
  • La signature d’une charte pour l’emploi et développement économique, par la SOLIDEO et une équipe dédiée à la réalisation de ces objectifs chiffrés ;
  • Une Direction des Achats côté Paris 2024, sensibilisée à la commande publique responsable, et volontaire notamment à travers sa stratégie responsable des achats. Des engagements pris au travers d’une charte sociale signée avec l’association Les Canaux et le Yunus Centre.

La cartographie des achats de Paris 2024 est un exemple de la mise en œuvre de cette stratégie responsable, et permet de donner de la visibilité sur les secteurs d’activités concernés par l’organisation et l’accueil de l’événement, sur tous les territoires. En 2021, Paris 2024 devrait être en mesure de fournir un calendrier plus précis de la publication de ses marchés pour permettre aux entreprises de se préparer à répondre.

  • La plateforme ESS 2024 soutenue par les organisateurs des Jeux pour faire connaître les opportunités économiques liées à l’organisation et l’accueil de ces événement à toutes les entreprises, dans tous les secteurs d’activités ; et pour « sourcer » les savoir-faire des entreprises, notamment de l’ESS. Se faire connaître des donneurs d’ordres des Jeux ;
  • Un travail conjoint ESS 2024 – Donneurs-d’ordres des Jeux pour favoriser le positionnement des structures de l’ESS en amont même de l’écriture des marchés publics et en fonction des capacités réelles de réponses des entreprises de l’ESS à ces marchés ;
  • Des outils et ressources mis à disposition des entreprises pour les sensibiliser à la commande publique et les accompagner à se saisir des marchés publics ;
  • Un accompagnement personnalisé des entreprises, qui va au-delà d’une bourse à la co ou sous-traitance et qui prend en compte la capacité réelle de réponse des entreprises à l’instant T.

“Il est essentiel que les ESS soient accompagnées pour se saisir des marchés publics. ESS 2024 est cette passerelle entre le monde des Jeux et l’écosystème ESS partout en France. Les collectivités locales doivent s’inspirer des ambitions et outils développés dans le cadre des Jeux, cela fait partie de leur héritage”. Bruno Huss, Président de la Commission Développement Économique au sein d’ESS France et membre du bureau de la CRESS PACA, grand témoin lors du webinaire spécial Outre-Mer du 17/11/20.

> Retrouvez l’interview de Ben Amar Zeghadi, Délégué National d’ESS France à l’Outre- mer, l’Europe et l’international

Témoignages d’entreprises

// Mayotte – Wenka Culture : Omar SAID, Directeur de la SIAE, basée à Mamoudzou depuis 2008

Wenka Culture ce sont 2 ACI mahoraises, qui représentent plus de 30 salariés. Nous travaillons dans plusieurs domaines : l’environnement et le développement durable, et la céramique principalement. Aujourd’hui, nous faisons partie d’un groupement lauréat sur un lot d’un marché public de la collectivité de Mamoudzou et opérons sur la partie tri des déchets et sensibilisation des publics. Cette expérience nous permet aussi de nous professionnaliser”.

Les principales difficultés rencontrées : 

  • avoir la trésorerie nécessaire pour répondre seul à un marché public ;
  • la réponse en groupement peut être difficile, surtout au niveau de la facturation, qui doit passer par l’entreprise mandataire, d’où l’importance d’instaurer de bonnes relations avec les entreprises avec lesquelles on s’associe pour répondre à un marché.

Le coup de pouce : 

  • Omar Said et son associé se sont d’abord formés aux marchés publics en regardant des vidéos Youtube ;
  • Ensuite ils ont suivi des formations à Mayotte et à Paris et bénéficié de l’accompagnement de la CRESS dans ce projet.

// La Réunion – Abdess : Muriel MAILLOT, Directrice de l’association.

Depuis 2014, l’ABDESS répond à des marchés publics via son Atelier Chantier d’Insertion. Nous sommes passés de 6% à 40% de notre chiffre d’affaires réalisé grâce aux marchés publics, en seulement 6 ans.

Nous avons bénéficié de formations dispensées par la CRESS de La Réunion pour nous permettre de nous en saisir pleinement. Aujourd’hui, nous avons une expérience reconnue, mais cela n’a pas toujours été le cas ! Au début, nous avons commencé avec une seule prestation, puis nous nous sommes développés.”

Les principaux freins identifiés : 

  • la peur de la commande publique pour les entreprises de l’ESS
  • les ESS, principalement les associations n’osent pas y aller
  • parfois, il manque d’ESS pour répondre à des marchés

Le conseil en + : La clef réside dans la professionnalisation, le fait de se fédérer et d’oser

// Guyane – ADAPEI : Cécile MINNE, Directrice de l’association

Le pôle insertion professionnelle de l’ADAPEI, ce sont 1 ESAT (secteur protégé) et 3 entreprises adaptées aux activités diverses : Restauration, Espaces Verts, bureautique, entretien des locaux, services divers, … Nous avons développé ces dernières années une vraie expérience de la commande publique et de la réponse aux appels d’offres. Par exemple, nous travaillons pour la mairie de Macouria, mais aussi pour la base spatiale, et travaillons également pour EDF. Nous avons été sous-traitant pour l’entretien des espaces verts de l’une des centrales électriques d’EDF mais restons tributaire du mandataire ce qui signifie que nous perdons le contrat si lui-même le perd. Nous sommes aussi mandataires : sur certains gros contrats sur la base spatiale notamment Ariane 6, nous faisons intervenir une petite société agricole comme sous-traitant. 

Nous avons commencé par des petits contrats pour construire notre crédibilité et sommes maintenant sollicités plus aisément. La commande publique reste pour nous déterminante pour conquérir de nouveaux marchés notamment dans l’Ouest de la Guyane dont l’économie est très pénétrée par l’activité informelle.

Le + de l’ADAPEI : “Nous gérons également une exploitation agricole qui « alimente » notamment notre activité de restauration avec des produits sains

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