#3 questions à Pierre Rabadan, Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport et des Jeux Olympiques et Paralympiques
1) En août 2024, pendant les Jeux Paralympiques, la Ville de Paris va devoir accueillir près de 350 000 visiteurs en situation de handicap. Comment cette échéance peut-elle être un levier de transformation urbaine pour une Ville plus inclusive, plus accessible pour ses habitants ?
Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont une extraordinaire opportunité de faire de Paris une ville plus accessible, permettant de transformer durablement la ville et d’en faire un lieu accueillant et adapté pour les Parisiennes et Parisiens en situation de handicap ainsi que celui de toutes les personnes qui viennent travailler à Paris ou visiter la ville.
Cette transformation sert également tous les habitants car une ville plus inclusive, c’est également une ville où l’on se rend plus facilement d’un point à un autre avec une poussette, ou lorsque l’on a des difficultés à se déplacer. C’est d’ailleurs l’un des éléments clés de notre programme héritage « Transformations Olympiques », dans lequel nous avons réaffirmé notre engagement à faire des Jeux de Paris 2024 un projet commun au service de nos habitants, bien au-delà de 2024. Concrètement, 15 quartiers pilotes, situés autour des sites olympiques et paralympiques parisiens, de grandes gares et de places, permettront à tous les publics d’accéder, sans empêchement dans les cheminements, à un ensemble complet de services de proximité accessibles universellement incluant : hôtels, commerces, écoles, services administratifs, culturels ou sportifs. Nous souhaitons aussi investir la question des mobilités et ainsi nous travaillerons avec nos partenaires pour que la flotte de véhicules dédiés au transport des visiteurs en situation de handicap pendant les Jeux soient ensuite réutilisés pour les transports quotidiens des Parisiennes et des Parisiens. Enfin, nous souhaitons des voies dédiées aux déplacements vertueux grâce au dispositif des Voies Olympiques qui nous permettra de transformer durablement le périphérique. Notre objectif est de faire de Paris un ville plus inclusive, pour les personnes en situation de handicap mais aussi pour l’ensemble de notre population, qui a chaque âge de sa vie à Paris, connait des problèmes spécifiques auxquelles la ville doit s’adapter… c’est la base de notre conception de l’accessibilité universelle.
2) Aujourd’hui il y a 1200 licenciés para sportifs à Paris, et vous prévoyez de multiplier par 4 ce chiffre d’ici à 2024. Quels sont vos leviers d’action pour arriver à cet objectif et dans quelle mesure les Jeux de Paris 2024 vont pouvoir vous aider à atteindre ces objectifs ?
Nous avons déjà lancé le réseau des clubs paraccueillants, afin de favoriser le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap, qu’elle soit de loisir ou de haut niveau. Les équipements sportifs construits ou rénovés à l’occasion des Jeux de Paris 2024, comme l’Arena Porte de la Chapelle, le stade Pierre de Coubertin ou les 4 sites rénovés dans le nord Parisien, le seront dans le cadre de la conception universelle, c’est-à-dire qu’ils seront accessibles à tous types de handicap. Nous étudions aussi la possibilité de faire du stade Carpentier un centre de performance parasportive. Plus largement, nous voulons développer la pratique de l’activité sportive régulière pour toutes les Parisiennes et les Parisiens, c’est pourquoi nous voulons créer de nouveaux espaces de pratiques pour le parasport, par exemple au sein d’établissements sociaux et médico-sociaux partenaires mais aussi dans les équipements sportifs scolaires. Enfin, nous accompagnons le parcours de parathlètes à travers, Paris Excellence Parasport (PEPS) et le dispositif de La Relève. Les clubs doivent pouvoir développer des réseaux d’excellence de parasport, nous les y aidons. Les Jeux sont une formidable opportunité de changer de regard sur le parasport et nous comptons bien la saisir !
3) Outre la mise en accessibilité des équipements et l’encouragement de la pratique handisport, comment la Ville de Paris entend encourager l’emploi des personnes en situation de handicap ?
Plusieurs actions sont envisagées directement en faveur de l’emploi personnes en situation de handicap. Nous soutiendrons des projets entrepreneuriaux de personnes en situation de handicap, par l’intermédiaire d’un dispositif que Paris&CO, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris, est en train d’élaborer. Nous souhaitons aussi valoriser des expériences acquises lors des missions de volontariat menées par des personnes en situation de Handicap qui participeront au programme de la « Team Paris ». L’objectif est d’avoir 3000 volontaires en situation de handicap lors des Jeux. Nous souhaitons expérimenter l’inclusion de volontaires en situation de handicap (entre 10 et 20 personnes présentant différents types de handicaps), dès l’année prochaine lors des événements qui se dérouleront au sein du Stade éphémère du Trocadéro 2021. Des rencontres professionnelles seront organisées lors des événements parasports d’ici 2024, par exemple à l’occasion des Jeux paralympiques de Tokyo sur le site du Trocadéro en 2021.
Plus largement, les événements parasports doivent nous permettre de changer les représentations collectives sur le Handicap et les personnes en situation de handicap, en portant les regards sur les performances et les capacités et non sur les déficiences. Des discriminations sont encore trop souvent constatées et apparaissent comme des freins à l’embauche.
Coté organisation du travail, nous informons et incitons régulièrement les établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et les Entreprises Adaptées (EA) sur les marchés à venir dans le cadre de la préparation puis de l’organisation des Jeux. Les marchés relatifs aux ouvrages olympiques et paralympiques contiennent par ailleurs des clauses d’insertion imposées. Enfin, au sujet de ESS 2024, nous soutenons ce programme des Canaux afin d’accompagner, de qualifier et de référencer les entreprises de l’ESS, dont les ESAT et les EA font d’ailleurs parties, dans le but de faciliter l’obtention de marchés en vue des Jeux de Paris 2024.